4 commentaires sur “A l’aube

    1. L‘étoile.

      Poète : Henri Durand

      C’est l’heure où la fatigue au sommeil nous invite,
      Où la brise fraîchit avec l’ombre du soir ;
      Je m’en vais seul et triste en regagnant mon gîte :
      Hélas ! de tout le jour je n’ai pas pu te voir.

      Je regarde le ciel pour découvrir peut-être
      L’étoile de mon sort s’avançant dans la nuit ;
      Soudain, voyant briller la lampe à ta fenêtre,
      Je dis : Voici mon astre, et j’approche sans bruit.

      Sa lampe luit encore ; mais pourquoi veille-t-elle ;
      Et quels soins, quels pensers, l’occupent aussi tard ?
      Peut-être qu’elle laisse errer son cœur fidèle ;
      Dans ses rêves du soir peut-être ai-je ma part.

      Sans doute alors, pensive, elle incline sa tête,
      Un sourire à sa lèvre, une larme à ses yeux ;
      Ou bien c’est vers le ciel que son esprit s’arrête :
      Elle prie à genoux, courbant son front pieux.

      Que sa prière pure et fraîche d’innocence
      Monte comme un parfum qui s’élève vers Dieu !
      Et si quelque soupir d’amour ou d’espérance
      S’y mêle aussi, Seigneur, daigne exaucer son vœu !

      Mais voici tout à coup que s’éteint la lumière,
      Et la nuit alentour étend son voile noir ;
      Aux vitres vient briller l’étoile belle et claire
      Qui se mire du ciel dans ce sombre miroir.
      Oh ! cet astre d’argent, n’est-ce pas ? C’est le nôtre ;
      Il vient dans ton sommeil caresser tes beaux yeux ;
      L’astre de notre amour ! en est-il donc un autre
      Qui d’un éclat si pur puisse briller aux cieux ?
      Oh ! luira-t-il bientôt pour nous conduire ensemble
      Par des routes en fleurs, par des sentiers bénis ?
      Jettera-t-il bientôt de son rayon qui tremble
      Une auréole heureuse à nos deux fronts unis ?
      Regarde notre étoile et comprends son langage,
      Ma belle et douce amie ; elle te parle, à toi ;
      Sache donc dans le ciel lire aussi ce présage
      De vie et de bonheur, d’espérance et de foi.
      S’il est bien vrai que l’âme a des chaînes secrètes,
      Si de la sympathie il est pour nous des lois ;
      Si l’amour a pour lui de sacrés interprètes
      Et pour parler aux cœurs une indicible voix,
      Sans doute, en ce moment, les désirs de mon âme
      Aussi dans le secret à ton âme ont parlé ;
      Sans doute de ton cœur mystérieuse flamme,
      Ton amour par le mien s’est senti consolé.

      Mais il est tard déjà ; tout s’endort sur la terre ;
      Un rêve maintenant va charmer ton repos ;
      C’est l’heure du sommeil, achève ta prière ;
      Vois et salue encore l’étoile à tes vitraux.

      Et puis dors, dors en paix, car sur nous elle veille ;
      C’est Dieu qui l’a placée au ciel pour nous garder,
      Pour jouer dans la nuit sur ton front qui sommeille,
      Et dans ce monde obscur nous guider tous les deux.

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