Simulacre

Depuis le milieu du siècle dernier, les anathèmes ont été lancés au nom de la vie affective contre les ravages de la civilisation industrielle.
Imputer aux moyens de production de l’industrie une action pernicieuse sur les affects, c’est, sous prétexte de dénoncer son emprise démoralisante, lui reconnaître une puissance morale considérable. D’où lui vient cette puissance ?
Du seul fait que l’acte même de fabriquer des objets remet en question sa finalité propre : en quoi donc l’usage des objets ustensilaires diffère-t-il de l’usage de ceux que produit l’art, «inutiles» à la subsistance ?
Nul ne songerait à confondre un ustensile avec un simulacre. A moins que ce ne soit qu’en tant que simulacre qu’un objet en est un d’usage nécessaire.
Pierre Klossowski

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