J’ai connu Paris avec ses artisans, ses bougnats où on allait chercher du charbon et des fagots de bois, ses camelots, les marchands des quatre saisons du quartier du Marais, les fameux poinçonneurs du métro, une ville avec ses cinémas de quartier, des bals, de la joie, l’école de la rigueur, en rang par deux dans le préau, portant tablier et blouse, les dictées, les encriers, porte-plumes, un projectionniste venant le samedi nous passer des films de Buster keaton, des Marx Brothers, la distribution des prix et ce cérémonial désuet. C’était la première fois que je faisais face à un public. Je décrochais le prix d’excellence avant d’entrer au lycée. Epoque de la télévision avec une seule chaîne en noir et blanc, des speakerines, les tourne-disques »Teppaz » avec l’aiguille qui crissait parfois, les 45 tours des »yéyés », les 33 tours, les téléphones gris à cadran, le poste à radio à galène de mes grands parents, les machines à écrire avec ces rubans et poulies, les machines à coudre »Singer ». Puis ce fut l’ère des ordinateurs, des premiers robots avant la révolution d’internet.