Notre conception de Dieu est-elle autre chose de plus que la personnification de l’inconcevable?
Georg Christoph Lichtenberg
Notre conception de Dieu est-elle autre chose de plus que la personnification de l’inconcevable?
Georg Christoph Lichtenberg
La fête des cœurs et des corps. Ça dure ce que ça dure. Et puis les couleurs pâlissent, les lignes claires se brouillent. Viennent les malentendus, le doute, le ressentiment (j’ai failli mettre ici des points de suspension, je me suis rattrapé de justesse). J’ai l’impression de vivre tout cela avec vous, en virtuel et en accéléré, mais avec toutes les nuances du processus, par exemple celle-ci : en vous écrivant à l’instant, je fais comme si tout allait bien, de la même façon que les couples qui se séparent jouent, le temps d’un répit, sur l’oreiller ou non, la comédie de leur amour fini. Leur été indien. Encore une fois. Une dernière fois. Ils y ajoutent juste leurs larmes.
Jean-Claude Mourlevat
Vous savez que je ne puis souffrir que les vieilles gens disent : »Je suis trop vieux pour me corriger. » Je pardonnerais plutôt à une jeune personne de tenir ce discours. La jeunesse est si aimable qu’il faudrait l’adorer si l’âme et l’esprit étaient aussi parfaits que le corps ; mais quand on n’est plus jeune, c’est alors qu’il faut se perfectionner et tâcher de regagner du côté des bonnes qualités ce qu’on perd du côté des agréables. Il y a longtemps que j’ai fait ces réflexions, et par cette raison, je veux tous les jours travailler à mon esprit, à mon âme, à mon cœur, à mes sentiments.
Madame de Sévigné (Lettre à Mme de Grignan]
Ecrire est une navigation sur la terre ferme, la page blanche est une voile qu’ on hisse; les mots, un sillage qui s’efface.
Erik Orsenna
Parfois, il faut laisser flotter les choses sans s’attacher exagérément. C’est une discipline. Si on arrive à rester assis tranquillement, on peut voir ses propres pensées tomber comme la pluie.
Michael Greenberg
Les marins, savent que leur royaume est mouvant et que dans ce royaume, il n’existe que des vérités humbles, des assurances fragiles.
Erik Orsenna
Les êtres ont la mobilité et l’éphémère durée des vagues, seules les choses qui leur ont servi de témoins sont comme la mer et restent immuables.
Edouard Estaunié
La mer ne lâche jamais prise. La mer ne se rend jamais. L’hiver, elle est comme une peau gelée. L’automne est une attente immobile, avec les brusques clameurs des vents volubiles. L’été n’est qu’un reflet fugace dans le miroir de l’eau.
Henning Mankell
A vivre seul, au moins quelques années, on apprend à passer du besoin qui ligote au désir et au rêve qui ouvrent grand l’espace en soi et autour de soi. A vivre seul, on apprend à choisir ses relations au lieu de les supporter, de s’en accommoder. Sauvage et sociable tout à la fois, l’individu solitaire ne se croit pas obligé d’aller à des repas de famille, de participer à des fêtes dont les convives l’ennuient. Et de cela il ne se sent nullement culpabilisé parce qu’il est en accord avec ce qu’il fait. Se tenir en solitude,c’est chérir une situation propice à inattendu, à l’incroyable dont les tableaux de Van Eyck et de Brueghel esquissent l’apparition. C’est se vouloir disponible, absolument; et non disponible pour quelque chose, en attente de quelqu’un. Se tenir dans la fraîcheur du commencement. C’est donc un état émerveillé.
Jacqueline Kelen
Il y a des journées qui pétillent,dont les heures courent, bondissent et cascadent comme des gouttes de vif-argent.(…) Il en est d’autres qui, au contraire, exsudent les coulées sirupeuses de l’ennui, et qui durent, durent, se traînent à n’en plus finir.
Anne Bragance