Il ne faut jamais présumer d’une voile
Ni de son tissu ni de sa forme ni de sa force
On ne connaît toujours pas les limites de la liberté
On ne sait pas de quoi sont faits les nerfs
Ni quelle aube nous arrache à notre peau de servitude
On ne sait pas la soie qu’on tisse
Ni les bateaux que l’on répare
Ni les fauves de l’océan
Qu’on palpe avec le souffle
Ni les lacs minuscules où l’on se noie
On ne sait pas les aboiements des fleuves
Sans niche ni piège ni collier
Ni le désir qui gonfle la toile
Et qui donne au vent la fureur d’inventer
Sa forme sa force et sa nouvelle solitude
Il ne faut jamais
Présumer d’une voile
Yves Boisvert
Magnifique ! Merci