S’il existe vraiment dans l’être humain une pulsion formelle d’hostilité, symétrique du besoin de sympathie, il me semble néanmoins qu’elle a son origine dans l’un des processus de décantation ? où des mouvements intérieurs finissent par laisser dans l’âme la forme qui leur est commune comme une pulsion autonome. II est si courant que des intérêts de toute nature nous forcent à nous battre pour certains biens, à nous opposer à certaines personnes, qu’il est fort possible qu’un état d’irritation résiduel, poussant de lui-même à des manifestations d’antagonisme, soit passé dans le fonds héréditaire de notre espèce.
Georg Simmel