La vie est la courte distance entre deux vides. On gesticule pour la remplir. On traîne pour l’étirer. On voudrait qu’elle s’éternise. On s’invente même parfois des doubles vies. On respire et on ment. On regarde sans voir. On veut profiter de tout et tout glisse entre les doigts. On aime et c’est déjà fini. On croit au futur et le passé est déjà là. On est si vite oublié. On ne veut pas perdre et, lorsque vient la fin, on refuse de baisser les paupières. On refuse la poignée de terre sur notre peau glacée. Il faut pourtant savoir lâcher prise.
Grégoire Delacourt