Si nous avons du mal à percevoir les messages que nous envoie notre souffle dans notre quotidien, c’est que le monde où nous vivons nous a conditionnés à faire prévaloir le mental dans notre vie et que nous nous sommes laissés faire. Le mental est important pour organiser notre existence, pour les choses pragmatiques, nos rendez-vous, pour aller à la banque, faire nos courses, etc. Il forme une couche superficielle constituée des informations qui nous permettent de gérer notre quotidien. Mais il ne faut pas confondre le mental et l’âme : tout ce qui relève de nous, de la profondeur de chacun, de notre vérité, de notre destin, de notre essence, de nos dons, des talents que nous devons révéler relève du domaine de l’âme. On doit se tenir à l’écoute de la moindre émotion, de la moindre sensation. Or, aujourd’hui, les gens n’écoutent plus leur âme mais exclusivement leur mental. On se préoccupe beaucoup plus de savoir comment vont se dérouler nos réunions de travail, comment obtenir une augmentation de salaire et comment organiser nos vacances, par exemple, que d’écouter ce que notre âme a à nous dire. Le mental n’est plus un moyen, un instrument, il est devenu une fin, l’unique référence pour gérer tous les plans de notre vie. Il a pris une telle ampleur que toutes nos vies et nos sociétés tournent autour de lui. Nous vivons ainsi dans un leurre et nous ne savons plus pourquoi nous sommes là, car si le mental nous indique comment mettre du lait dans le café, il ne nous dit pas ce que nous faisons sur Terre et quel est le but de notre existence. Le « pourquoi » appartient à la partie plus profonde du souffle, que nous n’écoutons plus.
Patricia Darré