Dans le fleuve des heures identiques, je me remémore les jours passés. La mémoire garde trace de chaque étape d’un voyage au long cours. Comme si le mouvement avait le rôle d’un fixateur de souvenirs ou que le temps, lorsqu’il était mesuré par le défilement de l’espace, ne se dissolvait plus dans l’oubli. La route intensifie les événements de la vie. Cette densification du cours des choses contribue à les graver dans l’esprit.
Sylvain Tesson