Ceux qui ne l’ont pas goutée revêtent volontiers la solitude des haillons de l’ascétisme et quand ils ne qualifient pas cette vie d’égoïste, ils ne s’en imaginent que le dénuement. Mais les vrais solitaires y savourent des moments d’exaltation intérieure et de multiples joies, des bonheurs infimes à longue résonance. Dans le jardin bruissant de la solitude, sans cesse on est porté à la caresse parce que l’attention aux choses en est le maitre mot : la fleur que l’on contemple et que l’on frôle, le baiser envoyé aux nuages, le salut aux oiseaux.
Jacqueline Kelen