Si la franchise ou sincérité est une valeur universelle, il va de soi que sa maxime “il faut être ce que l’on est“ ne sert pas uniquement de principe régulateur pour les jugements et les concepts par lesquels j’exprime ce que je suis. Elle pose non pas simplement un idéal du connaitre mais un idéal d’être, elle nous propose une adéquation absolue de l’être avec lui-même comme prototype d’être. En ce sens, il nous faut faire être ce que nous sommes. Mais que sommes-nous donc si nous avons l’obligation constante de nous faire être ce que nous sommes, si nous sommes sur le mode d’être du devoir être ce que nous sommes ?
Jean-Paul Sartre