Les gens s’en foutent. Ils ont leur dose de fables et de personnages, ils sont gavés de péripéties, de rebondissements. Les gens ont assez des intrigues bien huilées, de leurs accroches habiles, et de leurs dénouements. Les gens en ont assez des marchands de sables ou de soupe, qui multiplient les histoires comme des petits pains pour leur vendre des livres, des voitures, des yaourts. Des histoires produites en nombre et déclinables à l’infini.
Les lecteurs, tu peux me croire, attendent autre chose de la littérature et ils ont bien raison: ils attendent du Vrai, de l’authentique, ils veulent qu’on leur raconte la vie, tu comprends ? La littérature ne doit pas se tromper de territoire.
Delphine de Vigan