Lors d’un voyage au Canada, j’ai passé des dizaines d’heures à méditer devant le fleuve Saint Laurent. La méditation s’arrime forcément à la mémoire. On retrouve des mots, des visages, des écrits. On se porte sur les rives du passé et on essaie de trouver un sens à sa vie. On se revoit dans des attitudes, des postures. On repense à des initiatives, des projets. On culpabilise, on analyse, on imagine, astreignant notre mémoire à côtoyer des fantasmes, des rêves. Je voulais changer ma vie, espérant rentrer à Paris en faisant peau neuve. Dans ces moments de réflexion, la mémoire semble être une base de données qui devra être corrigée ou confortée.
Didier Celiset (La mémoire si vive – Editions Scripta)