J’ouvre un livre comme on prend un bateau, comme on part en croisière. Grâce à lui, je m’échappe de l’univers contingent et familier, je m’en absente pour quelques heures, je navigue à vue sur cet océan de mots, d’images que creuse ma quille. Allègre, je trace ma route dans une gerbe d’écume et gare à qui prétendrait me ramener au port quand je suis ainsi embarquée.
Anne Bragance