Parce qu’en vérité, tu es malheureux d’avoir abandonné ton utopie, au fond de toi persiste, et se rappelle parfois à ton esprit avec insistance, une petite parcelle d’idéalisme ne demandant qu’à être cultivée et qu’à défaut tu caresses encore bien souvent dans la douceur d’un soir de nostalgie ou dans la lumière bienveillante d’une aube printanière. Le rêve alors reprend là où tu l’avais laissé, au beau milieu d’une phrase inachevée, et tu ne te résous pas à y mettre un point final. Cela équivaut à te rendre à ta triste condition humaine constituée d’individus à la perfectibilité limitée, à l’immobilisme avéré, et dont on ne peut rien espérer au-delà d’un certain raisonnable, au risque de passer pour fou.
Isabelle Flaten