Si quelqu’un pouvait nous regarder d’en haut, il verrait que le monde est rempli de gens pressés, qui courent dans tous les sens, fatigués, en sueur, mais il verrait aussi leurs âmes égarées, à la traîne, qui ont du mal à suivre leur propriétaire. Tout cela provoque une grande confusion : les âmes n’ont plus leur tête, et les hommes finissent par ne plus avoir de cœur. Les âmes savent bien qu’elles ont perdu leur propriétaire, mais les gens, souvent, ne se rendent pas compte qu’ils ont perdu leur âme.
Olga Tokarczuk