Nouveau seul en scène de Didier Celiset
Catégorie : Cap sur le quotidien
L’homme seul
Sartre me reprochait parfois mon insouciance ; moi, je m’agaçais quand il se plongeait trop longuement dans un journal. Pour me justifier, j’invoquais la théorie de l’homme seul. Sartre m’objecta que « l’homme seul » ne se désintéresse pas du cours des choses ; il pense sans le secours d’autrui : cela ne signifie pas…Continue reading L’homme seul
La mer
Le soleil montait comme pour considérer de plus haut la vaste mer étendue sous lui; mais elle eut comme une coquetterie et s’enveloppa d’une brume légère qui la voilait à ses rayons. C’était un brouillard transparent, très bas, doré, qui ne cachait rien, mais rendait les lointains plus doux. L’astre dardait ses flammes, faisait fondre…Continue reading La mer
Prometteuse
C’est l’un des inconvénients et des miracles de l’enfance : on imagine les choses de travers. Et plus tard, quand on connaît la vérité – si tant est qu’il existe une vérité absolue –, il est difficile de dévider l’écheveau embrouillé de la chose imaginée, car la première image continue obstinément à surgir. On nage…Continue reading Prometteuse
Tenue de mots
Je pourrais me fabriquer une tenue de mots en agençant les pages comme des écailles de poisson. Elles me protégeraient, les phrases et les paragraphes suivraient le moindre de mes mouvements. Ally Condie
Ta chevelure
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout ce que j’entends…Continue reading Ta chevelure
Les apparences
Notre souci des apparences nous persuade que tous nos efforts ont été vains si personne ne se rend compte des efforts que nous déployons ou n’entérine nos découvertes intérieures. Rien ne s’éloigne davantage de la réalité. Guy Finley
En voyage
Je suis en voyage, me suis-je dit. Je n’ai plus d’identité. Celle-ci disparaît quand on est loin de chez soi. On n’a pas de travail, pas de domicile, pas de livres sur des étagères qui permettraient aux gens de savoir ce que vous lisez et qui vous êtes. Personne ne connaît vos amis, ni les…Continue reading En voyage
Une raison de vivre
Chaque matin, je regarde revenir la lumière, l’éblouissement du vivant au cœur des mots malgré les grondements des armes et le tintement des monnaies. Je mets mes pieds dans les souliers de la vie et je sors prendre l’air. On a toujours une raison de vivre, peu importe la raison. Il y a trop de…Continue reading Une raison de vivre
On s’aime
Peut-être plus nettement que dans les amitiés humaines qui finissent par s’expliquer, avec les animaux, le fait brut, nu, sans raison, s’impose : on s’aime. Florence Burgat