Pour retrouver sa jeunesse, il suffit de réitérer ses folies.
Oscar Wilde
Pour retrouver sa jeunesse, il suffit de réitérer ses folies.
Oscar Wilde
Les mots sont des lutins qui en savent plus que nous, des petits elfes moqueurs qui éclairent notre âme, on les maltraite, on les ignore, on les déforme, on ne les entend plus.
Katherine Pancol
La jalousie, passion éminemment crédule, soupçonneuse, est celle où la fantaisie a le plus d’action; mais elle ne donne pas d’esprit, elle en ôte.
Honoré de Balzac
En amour, on court après une ombre ou un fantôme. Une ombre impossible à attraper ou un fantôme surgi du passé. L’ombre persiste à rester toujours inaccessible. Quant au fantôme, il vous a déjà appartenu.
Emmanuel Bodin
Ne dédaigne pas les phrases, les pensées qui semblent usées par le temps. Fouille-les : Elles te montreront la vérité en un relief puissant.
Augusta Amiel-Lapeyre
J’écris pour vous, je vous écris. Je sais que ce sont les femmes qui lisent, mais je ne pourrais pas écrire si je ne pensais pas, fût-ce de façon confuse, silhouette à contre-jour, que vous êtes un homme. C’est à vous que je parle, je vous parle de vous, de vous et moi. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous vois, je vous devine, je vous peins, je vous parle, je vous invente: je vous écris.
Camille Laurens
La danse de la plume sur le papier engendre en effet un recul sur les événements qui modifie le champ de perception.
Pierre Bordage
L’oeuvre d’un romancier se construit comme une jetée dans la mer : beaucoup de blocs entassés sous l’eau, avant qu’on voit émerger ceux qui constituent la promenade du soir.
Henri Thomas
J’ai pris les mots d’assaut. Je les ai érigés en digues, puissantes protections agencées contre mon enlisement. Avec les mots j’ai pu faire comme si je savais. Avec habileté et obstination, j’ai proclamé, distribué des sentences, montrant sans faillir que je savais, tout, presque tout, sur tout. Je disais sans retenue, je pouvais en toutes circonstances montrer que j’avais un avis, n’importe quel avis, peu importait le contenu, il fallait que cela ressemble à une conviction, infiniment construite, une pensée si fortement ancrée, l’autre me regardait émerveillé devant tant d’aplomb et de désinvolture. J’attirais l’attention avec une souplesse enviable, je me donnais à entendre. Pendant la traversée des jours, je posais des mots et des actes tout autour de moi, j’étais visible, vivante.
Qui peut faire le tri parmi tout ce que j’ai mis en ordre apparent. J’ai vécu dissimulée. Je me suis déguisée. Les autres n’ont que peu compté dans cette affaire. Rien ne m’enthousiasmait plus que le miroitement de mon visage dans leurs yeux, et les échos de mes mots. Je me suis imposée à eux pour ne pas tomber dans le vide offensif en mon creux. Il y avait tous ces moments noyés dans le rien, ces flottements menaçants où je prenais la mesure de mon inquiétante vacuité. Alors, avec opiniâtreté, j’installais des mots, des idées, j’empoignais chez d’autres les morceaux de certitude dont j’avais besoin pour inventer et tisser une mise en scène qui puisse être un peu moi.
Anne Révah (Manhattan)
Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines.
Robert Desnos (8 février 1944)