Multiplier sa vie

Ecrire c’est une façon de connaître. Dans connaître il y a le mot naître. Naître sans cesse au réel d’une connaissance jamais intransigeante et dominatrice, mais toujours spéculative. C’est multiplier sa vie dans et par le langage, vivre comme dans un lieu où tout part et tout revient sans cesse. C’est approfondir la face autobiographique des rêves. C’est une autre forme de l’amour fou.

Marie Uguay

Etre poète

Pourquoi j’ai écrit ? L’écriture n’est pas une tradition gitane. La poésie me semblait trop haute pour moi, inaccessible, et puis la vie je voulais la vivre, pas l’écrire. Je m’étais fait une raison, mais pas le ciel. Lentement, au rythme des saisons qui passent, j’ai rempli un cahier d’écolier. Ce que je sais, c’est qu’il y a des poètes que j’admire. Peut-être que je n’ai pas supporté de les voir passer. J’ai voulu être l’un des leurs.

Alexandre Romanès

Ecrire, se souvenir

Car, écrire, c’est inévitablement se souvenir, et il n’y a pas de souvenir qui se tienne coi, une fois pour toutes; tout souvenir avance au fur et à mesure du temps, par recoupement, chevauchement, glissement… N’importe quelle démarche de rappel du passé est d’abord une affaire de reconstruction tributaire de notre présent.

Anne-Lise Grobéty (La Corde de mi)

Au cœur des mots

Ecrire c’est descendre dans la fosse du souffleur pour apprendre à écouter la langue respirer là où elle se tait, entre les mots, autour des mots, parfois au cœur des mots.
Sylvie Germain

Le silence

Le silence s’avance comme un géant maladroit, le silence m’envoie de curieux méandres, semble m’insulter, me secoue violemment jusqu’à me faire chuter de la corniche d’un souvenir…enfin je me remets à écrire.

Didier Celiset

Ecrivez !

Ecrivez parce que le monde est fou, les intolérances se tissant à l’absurde, écrivez pour simplement retrouver les rives sages, les pentes fiévreuses, les cimes exaltantes de l’écriture !

Didier Celiset