La marée

On contemplait la mer, on écoutait le vent, on se sentait gagner par l’assoupissement de l’extase. Quand les yeux sont remplis d’un excès de beauté et de lumière, c’est une volupté de les fermer. Tout à coup on se réveillait. Il était trop tard. La marée avait grossi peu à peu. L’eau enveloppait le rocher.…Continue reading La marée

Ces écrits

J’aime cette idée qu’ils ont mûri pendant la nuit ces écrits, comme une pâte à pain que l’on a laissé lever et que l’on retrouve au petit matin bien gonflée et odorante. Jean-Paul Didierlaurent

La légèreté

La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches d’un monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une…Continue reading La légèreté

Retour vers des sources

Mauvaises herbes, mauvaises pensées : elles ravagent obscurément, elles apparaissent périlleuses, d’une insidieuse stérilité. Entendez par là : indésirables, inconvenantes, subversives, contraires à l’ordre établi, à la culture autorisée. De mauvaise graine, elles ne conduisent qu’à nous marginaliser. Pourtant, dans l’impasse où nous sommes, dans l’étiage même de l’existence et la stagnation du temps, ne…Continue reading Retour vers des sources

Les Ombres errantes

Sans solitude, sans épreuve du temps, sans passion du silence, sans excitation et rétention de tout le corps, sans titubation dans la peur, sans errance dans quelque chose d’ombreux et d’invisible, sans mémoire de l’animalité, sans mélancolie, sans esseulement dans la mélancolie, il n’y a pas de joie. Pascal Quignard