Etres de désir

Les humains sont des êtres de désir, et le désespoir leur arrache leur propre essence, les dessèche, les étripe, les ruine, les expulse d’eux-mêmes par le chemin modéré et trompeur qui conduit au destin des choses, à la fatigue des végétaux poussiéreux, des minéraux enterrés et inertes.
Almudena Grandes

La voix humaine

La voix humaine est le plus beau de tous les instruments, le plus émouvant… Et même le plus grand virtuose ne pourra jamais te donner le quart de la moitié de l’émotion procurée par une belle voix… C’est notre part de divin…

Anna Gavalda

Une liberté

Mais qu’est-ce que c’est, une liberté qui ne s’engage pas ? Une liberté creuse, vide, inconsistante, une liberté qui ne choisit rien, une liberté velléitaire, une liberté préventive.

Eric-Emmanuel Schmitt

L’épître

Rares sont les êtres dont la compagnie m’est plus agréable que ne le serait une missive d’eux — à supposer, bien sûr, qu’ils possèdent un minimum de talent épistolaire. Pour la plupart des gens, un tel constat constitue l’aveu d’une faiblesse, d’un déficit énergétique, d’une incapacité à affronter le réel. « Vous n’aimez pas les personnes en vrai », m’a-t-on déjà sorti. Je m’insurge : pourquoi les individus seraient-ils forcément plus vrais quand on les a en face de soi ? Pourquoi leur vérité n’apparaîtrait-elle pas mieux, ou tout simplement différemment, dans l’épître ?
La seule certitude, c’est que cela dépend des êtres. Il y a des gens qui gagnent à être côtoyés et d’autres qui gagnent à être lus. De toute façon, même quand j’aime quelqu’un au point de vivre avec lui, j’ai besoin qu’il m’écrive aussi : un lien ne me paraît complet que s’il comporte une part de correspondance.
Amélie Nothomb

Mensonges

J’inventerais des bijoux de mensonges sertis d’éclats de détail, de splendides minuties qui seraient comme les morceaux d’une musique, des lames d’images nettes, ineffaçables, d’une si parfaite vraisemblance que personne n’aurait idée de douter de mes paroles.
Eleanor Catton

Jongleur de mots

Un écrivain peut finir par devenir un simple jongleur de mots plus ou moins adroit. Il peut en arriver à oublier l’essentiel : cette source qui coule au fond de nous et qui est le véritable lieu de rencontre des êtres.
Janine Boissard

Esprit poreux

La littérature rend notre esprit poreux. Elle s’attaque en nous en ce que nous avons de plus sensible. Lorsqu’elle vise juste, elle s’allie à notre pensée jusqu’à l’habiter..
Rien ne viendra l’en déloger.
Ingrid Astier