Combien de fois au cours d’une journée, dites vous ? » ça va ? comment ça va ? oui et vous… » Au fond, il s’agit de convenances, d’une politesse ondulant sur une sorte d’automatisme, mais on se moque bien, la plupart du temps, de ce qui peut advenir dans la vie de la personne que l’on salue. On frôle l’hypocrisie et on absout son égocentrisme….ce matin, j’ai dû serrer la main de ce chef de service, alcoolique, et pervers, dont un rictus trahit tant d’aigreur, ensuite m’adressant à chaque personne entrant dans le bureau » ça va, oui et vous…merci…bonne journée » Je suis là, à balancer une palette de mots si stériles tandis que dans ma tête je voyage avec les mots de Léo l’anarchiste, Léo et sa symphonie interrompue ou sa solitude. J’imagine aussi le stylo emplumé de soleil de l’auteur toulousain, celui qui met du jazz dans la tête…
Didier Souvenirs