Cinq jours durant, en février 1944, Primo Levi a voyagé en train vers Auschwitz. Par les fentes entre les planches dont il approchait sa bouche pour pouvoir respirer, il a vu les noms des dernières gares d’Italie, et chaque nom était un adieu, une étape vers le nord et le froid de l’hiver, noms indéchiffrables de gares en allemand, puis en polonais, noms de villes reculées que personne n’avait alors entendus, Mauthausen, Bergen-Belsen, Auschwitz.
Antonio Muñoz Molina