C’est curieux, pensa-t-elle, comme les lieux peuvent se transformer selon votre humeur. Comme s’ils devinaient, d’instinct, ce que vous avez dans la tête et vous accompagnaient. Comme si les arbres avaient bien compris qu’elle allait mal, et se faisaient alors discrets, recroquevillés, perdant leurs feuilles par solidarité, par pitié pour elle. Comme si le soleil s’était caché lui aussi, par pudeur, honteux de briller sur un parc où errait une fille en larmes.
Michel Bussi (Un avion sans elle)