J’ai parfois rencontré des écrivains qui ne faisaient qu’écrire – et éventuellement allaient dans les écoles et les lycées en tant qu’auteurs, parlaient de leur oeuvre lors de conférences… Cela ne m’a jamais tenté. J’ai toujours pensé qu’il était sclérosant de rabâcher sur soi-même, quand on désire poursuivre un chemin d’écriture. En revanche, j’ai accordé un vrai crédit à ceux qui affirmaient que la situation la plus privilégiée pour un écrivain est d’avoir un métier alimentaire, sans grand intérêt, de caractère bureaucratique, ou alors une tâche purement physique. Des contraintes horaires privilégiant le désir de donner un sens au temps qui reste, mais pas de réel investissement.
Philippe Delerm