La certitude appartient au fini, l’incertitude à l’infini. L’infini de l’incertitude est le lieu de la foi. Il y a , en certains points du plan que dessine l’infini, une superposition de l’infini de la foi et de l’infini de l’incertitude. La foi est infinie, l’incertitude est infinie – et cependant l’infini de la foi est infiniment plus infini que l’infini de l’incertitude. C’est au moment de l’incertitude que l’on pénètre dans la foi. Avoir la foi, c’est lutter contre l’incertitude ; l’apothéose de la foi s’obtient dès lors qu’on se situe au maximum d’incertitude possible.
Yann Moix