Pour moi, l’idéal de l’écriture, c’est un peu contradictoire, mais c’est ça : écrire sans savoir où l’on va, en laissant les choses se faire d’elles-mêmes, sans aucun plan – même pour un essai ; écrire en jetant des phrases, en les regardant s’ajouter les unes aux autres et, ensuite, regarder la page, avec tous les blancs que l’écriture a laissés un peu partout – parce qu’une page écrite, c’est plein de blancs, c’est très curieux. Ca, c’est bien ; c’est laisser dériver le fil.
J.M.G Le Clézio