On a le droit de faire sursauter un lecteur, de le prendre à rebrousse-poil, de le provoquer à réfléchir ou à réagir au plus profond de lui-même: on peut aussi le laisser de glace, bien sûr, lui passer à côté, le manquer ou lui manquer. Mais il ne faut jamais le dérouter, on n’en a pas le droit : il ne faut jamais, en effet, qu’il ne sache plus où il en est, sur quelle route, même s’il ignore où cette route le conduit.
Jorge Semprun