Mais j’anticipe quelque peu : on aura déjà constaté cette habitude et on me l’aura déjà pardonnée. J’accepterais même qu’on la qualifiât de manie. Ou de tic. En revanche, si on parlait de cette procédure comme d’un truc rhétorique, je ne serais pas d’accord. Parce que cette façon d’écrire dans le va-et-vient temporel, entre anticipations et retours en arrière, m’est naturelle, dans la mesure même où elle reflète – ou révèle, qui sait ? – la façon dont je m’inscris, corporellement, mentalement, dans la durée.
Jorge Semprun