Souvenirs

Les rapports d’un écrivain avec ses souvenirs, rapports mystérieux, il les entretient avec beaucoup de précautions, car il a toujours peur de brouiller cette source, ou de la voir se tarir. Car, chez la plupart, il se produit un curieux phénomène. Il y avait dans leur passé des événements, des personnes, des lieux qui les obsédaient. ils ont fini par en faire un livre. Dès ce moment, et de plus en plus, il va leur devenir difficile, pour ne pas dire impossible, de distinguer entre ce qu’ils ont imaginé et ce dont ils se sont souvenus. Flaubert le remarque, dans une lettre à Hippolyte Taine, de novembre 1866 ; « […] ce que la réalité m’a fourni, au bout de très peu de temps ne se distingue plus pour moi des embellissements ou modifications que je lui ai donnée ».
Roger Grenier

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