Moi seule existe pour toi. Je sens bien que tu m’enfermes. Prudemment, avec tout le tact et la délicatesse qu’on reconnaît à mon entêtement, on commence à m’alerter sur les risques que je prends, sur ce courage insensé qui court à notre perte. Mais je ne suis pas encore prête à l’entendre.
J’ai envie de t’accompagner dans ce néant douillet où lentement tu te dissous. Je m’obstine à inventer notre mythe, je cherche encore un refuge pour nous deux, à l’abri d’un monde que tu as fui et où je ne trouve plus notre place.
Cécile Huguenin
Alzheimer mon amour