Peut-être qu’écrire, comme tout acte de création, n’est rien d’autre que de marcher dans un tremblement de terre, le sol ouvert sous les pieds, d’avancer dans les décombres, dans le dévasté, dans le feu et le bruit. C’est convoquer la mémoire des morts, appeler sur nous des lambeaux de notre histoire et de l’histoire de tous les hommes. C’est tenter de faire de tout ce vacillement œuvre de lumière, de jouissance, œuvre de merveille, d’en faire quelque chose qui dise à chacun de nous, au plus près de la pulsation de son sang dans ses veines, ce que fut cette vie, ce que nous avons poursuivi et ce qu’il est advenu de nos rêves.
Gaëlle Josse