Moi-même, j’ai toujours détesté la guimauve, le fameux « charme des premières fois » m’a toujours laissée froide. On nous gonfle avec ce genre de chose, tout le temps, à la télé, dans les pubs, sur Internet, LA PREMIÈRE FOIS ! Vivez de nouvelles expériences, découvrez des territoires, allez à la rencontre des gens !
Faut pas croire, à ce moment-là, mon horizon restait aussi limité qu’un terrain vague de banlieue normande. J’étais pas une romantique, je ne le suis jamais devenue. J’en faisais même un point d’honneur.
Seulement… je vous le demande entre nous – on va dire, entre amis. Comme un service. Donnez-moi ces moments-là. Accordez-moi ce temps, que je n’ai plus devant moi, pour revivre des heures qui ont été celles du début, de l’envol, du jaillissement, de la naissance, de l’attente, de l’espoir, de l’imprévu, de l’inconnu ; de l’inédit.
Offrez-moi ça, d’accord ? Ces heures qui vous gavent de vie, qui vous arrachent des flashs grelottants sans prévenir.
Ces heures où j’ai enfin eu 20 ans.
Thibault Bérard