La nuit

Celui qui sait se taire découvre un alphabet avec autant de caractères que celui dont on se sert couramment. Il peut donc tout exprimer avec son parler de hors-la-loi ; nul soupir si profond qu’il n’y trouve un rire en réponse ; nulle prière si indiscrète qu’il n’y trouve le trait d’esprit exauçant la demande. Pour lui, viendra l’instant, où il croira qu’il va perdre la raison. Ce n’est pourtant qu’un moment, quoique terrible. C’est comme la fièvre la nuit, entre onze heures et demie et minuit : à une heure on travaille avec plus d’entrain que jamais. Si l’on endure cette folie, sans doute aura-t-on la victoire.

Sören Kierkegaard

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