Il n’y a pas plus fulgurant que cette sensation : je suis au seuil de quelque chose qui est en train de commencer, il y a un commencement gigantesque qui n’en finit pas de débuter, je ne sais pas ce que c’est mais ce qui est perpétuellement en train de s’ouvrir est immense, je ne peux même pas en avertir quiconque, tellement c’est en train d’arriver, là, là, maintenant, juste maintenant, ce mot « maintenant » donne le vertige, il me plaît plus en japonais, ima, c’est plus court, on perd moins de temps à signaler que c’est pile en train de se produire.
Amélie Nothomb