Ces mots suspendus à mes réflexes, ces mots qui voulaient surprendre et se mêler aux mots des autres élèves, ces mots restaient meurtris dans mon isolement absurde. En effet je ressentais ma timidité comme ridicule. Depuis l’enfance les mots étaient restés refoulés. Au moins ils avaient échappé à l’impertinence, l’arrogance et la trivialité de langage. Aussi lorsque je laissais échapper des grappes de mots sur le papier, pour les dissertations, ils sortaient comme enroulés de pudeur mais se posaient fringants. Un vocabulaire qui déroutait. Les mots assaillaient seulement le papier….
Dans les années 75 (extrait)
Roman de Didier Celiset