Tandis que mes collègues se répandent en palabres je profite d’une pause pour corriger un chapitre de mon roman. Lorsque j’entame un travail d’écriture, je m’esquive de la moindre situation routinière pour retrouver fébrilement les mots. Parfois j’éprouve une sensation de vertige, je frôle le renoncement, je m’infiltre dans le doute. Mais le plaisir d’écrire l’emporte sur mes états d’âme. J’observe les querelles quotidiennes, parfois cocasses. Une porte claque, une collègue fulmine. Dans le couloir, on s’agite, on s’écharpe. Ces jalousies, ces mièvres conflits trouveront leur place dans mes écrits. Comme tout auteur, j’ai connu une période de narcissisme. A présent, j’ai besoin de reconstituer sur le papier, ce petit monde qui m’entoure, ces situations singulières ou truculentes dont je suis témoin.
Didier