Ce que j’aime, c’est regarder des photos anciennes, qui ont quelque chose de l’ordre, peut-être, de la mort?
La photographie me paraît plus du côté de la mort que de la vie, ou plutôt elle est la vie envisagée du côté de la mort, de la disparition. La photo n’est rien d’autre que le temps arrêté. Mais la photo ne sauve pas. Parce qu’elle est muette. Je crois qu’au contraire elle creuse la douleur du temps qui passe. L’écriture sauve, et le cinéma. La peinture aussi peut-être? Je ne sais pas. Mais surtout l’écriture.
Annie Ernaux
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