Il m’arrive de rester longtemps sans parler ; alors la parole m’apparaît superflue. Parfois, je pratique des ascèses de silence, longtemps, jusqu’à ce que j’entende dans le silence la musique même du silence : un rien, mais un rien qui parle, qui s’écoute. La musique est un prolongement du silence, elle est aussi ce qui la précède, ce qui retentit au cœur du morceau. Elle est un accès à un ailleurs de la parole, que la parole ne peut pas dire et que le silence dit pourtant, en le taisant. Une musique sans silence ? J’appelle cela du bruit.
Hélène Grimaud
Ne dites pas tout ce que vous pensez,
mais pensez à tout ce que vous dites.
» Carlos Martinez Vazquez