Personnellement, je ne ressens pas le passé comme un « paradis perdu » qui tiendrait son charme davantage de ce qui n’est plus que de ce qui fut. La mort ne peut jamais être supérieure à la vie. Seule la féroce immanence de l’instant est impérissable car elle contient à la fois le passé, le présent et l’avenir. Je suis prête à sacrifier mes souvenirs les plus chers à cet instant où mon crayon court sur la page et où l’ombre d’un nuage passe sur moi.
Nina Berberova