Mais écrire à la main, noircir des dizaines, des centaines de feuilles de papier, c’est un bonheur physique, sensuel, dont jamais, je crois, je ne pourrai me passer. Je laisse des traces. Et ces traces sont vivantes. Rien que l’idée d’ouvrir une chemise, de faire claquer les élastiques, de glisser la main au milieu des feuilles, c’est comme sentir palpiter le coeur d’un oiseau. C’est ma vie, tellement précieuse, comme toutes les vies.
Alain Rémond