Les larmes

Quel phénomène étrange que les larmes ! Présentes dans la douleur comme dans la joie, hypocrites ou attendrissantes, elles glissent d’une émotion à l’autre. Sincères ou fallacieuses, elles ne sombrent jamais dans l’indifférence !
Lise Bergeron

Dans les yeux

Je crois qu’un lac, un saphir, qu’une pierre vulgaire, une portion de ciel, un sérac bleuâtre, que la mer au sourire innombrable, ce soleil jaune ou le visage chromatique des constellations, la robe striée d’un jaguar, le vol vif d’un colibri, que le corps nu de Vénus… me voient tout autant et parfois mieux que je ne sais les voir. Car ils reçoivent, stockent, traitent, émettent de la lumière ; brillent donc comme des yeux. Oui, laissez-moi rêver : comme la plupart des choses renvoient la lumière tout autant qu’elles la reçoivent, la piègent et la traitent, j’imagine qu’elles voient tout autant qu’elles sont vues. Je me crois, je me vois vu par elles.
Michel Serres

Emerveillés de la vie

Le soleil ne se couche jamais pour les aventuriers. Le crépuscule n’est jamais pour les émerveillés de la vie. Il est si rare et tellement décevant de trouver ce qu’on cherche, mais il est tellement amusant de chercher sans savoir et de trouver sans s’y attendre.

Daniel le Bras

Enivrez-vous !

Demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit,à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l’étoile,l’oiseau, l’horloge vous répondront: il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
Charles Baudelaire

Mon ami, mon maître – Serge Lama

J’ai essayé à cent reprises
De vous parler de mon ami
Mais comment parler d’une église
Dont l’accès vous est interdit ?
Mais ce soir je sens sous ma plume
Un fourmillement familier
Quand le soleil du cœur s’allume
L’éteindre serait un péché
C’est mon ami et c’est mon maître
C’est mon maître et c’est mon ami
Dès que je l’ai vu apparaître
J’ai tout d’suite su que c’était lui
Lui qui allait m’apprendre à être
Ce que modestement je suisComme une chèvre vendéenne
De ses secrets il est jaloux
Et même s’il a de la peine
Il ne vous parle que de vous
Il conserve de son bel âge
Un sourire au fond de ses yeux
Et je me dis que c’est dommage
De vous le décrire sans cheveux
C’est mon ami et c’est mon maître
J’le vouvoie encore aujourd’hui
Et quand j’ai mal dedans mon être
Je passe une heure ou deux chez lui
L’air qu’on respire à sa fenêtre
C’est l’air le plus pur de Paris
Il porte en lui dur comme une arme
Un orgueil au-delà de tout
Au point que même au bord des larmes
Il vous fera croire qu’il s’en fout
C’est lui qui a fortifié mon âme
Et si je suis encore en vie
Je n’le dois pas à cette femme
Qui me rend heureux aujourd’hui
Mais à mon ami à mon maître
Et dans la chanson que voici
Je sais qu’il va se reconnaître
Mais puisque nous sommes entre amis
Ce soir je peux bien me permettre
De vous le présenter aussi

Ils font avancer l’humanité

Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents… Tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l’humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent.

Walter Isaacson (Steve Jobs)

Le temps

Seul l’homme mesure le temps.
Seul l’homme sonne l’heure.
Et, à cause de cela, l’homme est seul à souffrir d’une crainte paralysante qu’aucune autre créature ne connaît.
La peur de manquer de temps.

Mitch Albom