Mon ami, mon maître – Serge Lama

 

J’ai essayé à cent reprises
De vous parler de mon ami
Mais comment parler d’une église

Dont l’accès vous est interdit ?
Mais ce soir je sens sous ma plume
Un fourmillement familier
Quand le soleil du cœur s’allume
L’éteindre serait un péché
C’est mon ami et c’est mon maître
C’est mon maître et c’est mon ami
Dès que je l’ai vu apparaître
J’ai tout d’suite su que c’était lui
Lui qui allait m’apprendre à être
Ce que modestement je suisComme une chèvre vendéenne
De ses secrets il est jaloux
Et même s’il a de la peine
Il ne vous parle que de vous
Il conserve de son bel âge
Un sourire au fond de ses yeux
Et je me dis que c’est dommage
De vous le décrire sans cheveux
C’est mon ami et c’est mon maître
J’le vouvoie encore aujourd’hui
Et quand j’ai mal dedans mon être
Je passe une heure ou deux chez lui
L’air qu’on respire à sa fenêtre
C’est l’air le plus pur de ParisIl porte en lui dur comme une arme
Un orgueil au-delà de tout
Au point que même au bord des larmes
Il vous fera croire qu’il s’en fout
C’est lui qui a fortifié mon âme
Et si je suis encore en vie
Je n’le dois pas à cette femme
Qui me rend heureux aujourd’hui
Mais à mon ami à mon maître
Et dans la chanson que voici
Je sais qu’il va se reconnaître
Mais puisque nous sommes entre amis
Ce soir je peux bien me permettre
De vous le présenter aussi

 
 

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