Je continuerais à l’aimer

Même quand elle aurait quatre-vingt-dix ans, je continuerais à l’aimer, comme la femme du poème de Yeats:
« Quand tu seras vieille, grise et ensommeillée ,
Hochant la tête au coin du feu, prends ce livre,
Lis lentement, et rêve au doux regard qu’avaient
Jadis tes yeux, et à leurs orbites creuses ;
Combien ont aimé tes instants de grâce et de gaieté
Aimé ta beauté d’un amour authentique ou frelaté,
Mais un seul a aimé ton esprit errant,
Aimé la tristesse de ton visage changeant. »
John Fante (Rêves de Bunker Hill)

2 commentaires sur “Je continuerais à l’aimer

  1. bonjour Didier dans le même esprit.L’éternelle chanson

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
    Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
    Et je te sourirai tout en branlant la tête,
    Et nous ferons un couple adorable de vieux.
    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec de petits yeux attendris et brillants,
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d’autrefois nous reviendrons causer,
    Nous aurons une joie attendrie et très douce,
    La phrase finissant toujours par un baiser.
    Combien de fois jadis j’ai pu dire  » Je t’aime  » ?
    Alors avec grand soin nous le recompterons.
    Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
    De petits riens exquis dont nous radoterons.
    Un rayon descendra, d’une caresse douce,
    Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
    Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d’autrefois nous reviendrons causer.

    Et comme chaque jour je t’aime davantage,
    Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain,
    Qu’importeront alors les rides du visage ?
    Mon amour se fera plus grave – et serein.
    Songe que tous les jours des souvenirs s’entassent,
    Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
    Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
    Et sans cesse entre nous tissent d’autres liens.
    C’est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l’âge,
    Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
    Car vois-tu chaque jour je t’aime davantage,
    Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.

    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
    Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
    Retenir s’il se peut l’impression trop brève
    Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
    J’enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
    Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
    Je serai riche alors d’une richesse rare
    J’aurai gardé tout l’or de mes jeunes amours !
    Ainsi de ce passé de bonheur qui s’achève,
    Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
    Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
    J’aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
    Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore aux jours heureux d’antan,
    Et je te sourirai tout en branlant la tête
    Et tu me parleras d’amour en chevrotant.
    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec de petits yeux attendris et brillants,
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
    Rosemonde Gérard

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