Pressez-vous de m’aimer. J’avais froid tout à l’heure.
Le vent du soir gémit comme enfant glacé.
D’infatigables maux pleuvent sur ma demeure,
Et mes élans d’hier ont pour toujours cessé.
Car hier est si loin…si loin que, terrassé,
Je sens de toutes parts le néant qui m’effleure ;
Le fantôme d’un songe à peine commencé
Où ma vie, un moment, apparaissait meilleure.
Oh ! Pressez-vous ! Je n’ai rien fait. Voilà demain.
Votre joue adorable et votre douce main
Seules peut-être ici, réchaufferont mes lèvres.
Pressez-vous. Le temps fuit. J’ai vécu par hasard ;
Mon cœur faible a sombré dans des jours las et mièvres.
Et je veux tant qu’on m’aime avant qu’il soit trop tard.
Thierry Cabot