A quoi sert l’impossible ? Les phénomènes qui nous dépassent sont-ils destinés à brouiller nos repères, mettre en évidence nos limites ou nous encourager à les franchir ? Cette interrogation se retrouve souvent dans mes livres : elle en est à la fois la source et la surverse, car je suis de plus en plus persuadé que les événements déterminants que nous vivons sont la résonance de nos désirs, nos espoirs, nos angoisses et l’imaginaire qui en découle. Pour moi, ce qu’on appelle le destin n’est qu’un outil de travail, un brouillon toujours modifiable, à condition qu’on s’en donne la peine. Le monde m’apparaît comme un scénario en cours d’écriture et de réécriture constantes, un terrain de jeux où la réalité et la fiction se dépassent l’une l’autre – au service de nos rêves ou à leur détriment ; tout le problème est dans l’interprétation des causes et des conséquences de ce qui nous arrive.
Didier Van Cauwelaert