Ecrire n’est en somme qu’un métier de sauveteur : l’écrivain repêche des moments, des faits, des noms, des gestes, des visages, du parler, des locutions qu’il met à sécher sur la rive du temps.
Dans cette espèce de brocante qu’est la bibliothèque universelle, le lecteur va puiser à son gré, presque au hasard, pour faire entrer dans sa propre mémoire des pans entiers de la mémoire d’autrui; ce qui concourt à la prolonger.
Et si toute une petite partie de ce qu’on peut qualifier de fatras va survivre, c’est grâce à ces embaumeurs acharnés que sont les auteurs, relayés par les lecteurs…
Madeleine Chapsal