La peur, que l’on vivrait toujours en conservant un certain contrôle, c’est beaucoup de choses à la fois, et des choses différentes. Souvent elle a servi pour moi à stimuler le courage, y compris celui de savoir accepter de renoncer, quand il le fallait. Le courage à son tour est un sentiment qui rend l’homme maître de sa propre dignité. C’est aussi, surtout au niveau individuel, la volonté civique et responsable de ne pas se résigner à la dégradation morale qui nous assiège. C’est enfin cette bonne chose qui consiste à savoir payer comptant ses propres erreurs ; vertu très rare de nos jours, et d’autant plus appréciable.
Walter Bonatti