Est-ce qu’il y a quelque chose après ? Elle a regardé le ciel. Elle l’a interrogé. Le ciel ne répond pas. Le ciel est encore plus silencieux que le père. Elle a posé sa main sur la terre. Voilà ce qui attend, et on fait comme si ça n’existait pas. On continue, presque gaiement, on croit que c’est toujours chez les autres, l’irrémédiable, dans les autres maisons, mais un jour c’est nous que ça frappe, c’est quelqu’un qu’on connaît, qui était là et qui était un peu nous et qui ne sera plus jamais là, ni ici ni nulle part. Il n’y a plus d’endroit où le chercher, aucune ville, aucune grange. Ce que l’on croyait jamais perdre est à jamais perdu. La voix, les gestes. Toutes ces choses que l’autre faisait. À la place, il reste un vide immense. Et on est seul. Alors on se demande si on aurait pu faire mieux. Si on a assez aimé. Si on s’est assez occupé.
Claudie Gallay