Catégorie : Pensées
Le poète prédestiné
Je pensais que par l’usage lyrique des mots l’homme a le pouvoir de tout transmuer. J’accordais une importance prépondérante à l’imaginaire, substitut du réel et monde qu’il nous est loisible de créer. Le poète m’apparaissait comme un prédestiné, une manière de démiurge à qui il incombait d’effectuer cette vaste opération de transformation mentale d’un univers, vrai dans la seule mesure où l’on veut bien lui attribuer cette vérité.
Michel Leiris
La tristesse des clowns
Avec l’ami Pablo (Picasso), nous méditions sur la tristesse et la tragédie des clowns, quand s’éteignent les derniers rires et qu’ils se démaquillent, seuls dans leur loge. Ce monde, je le peignais à la hâte, comme pour le préserver, le sauver de je ne sais de quel naufrage, quel désastre. J’adorais le music-hall, les fêtes foraines, les manèges et les rêves d’enfance.
François Bott
Le vertige de l’aube
Le vertige de l’aube heurte mes mots moitié sommeil, moitié flamme…je vais dormir.
Didier Celiset
L’art
L’art est encore la seule forme supportable de la vie ; la plus grande jouissance, et celle qui s’épuise le moins vite.
Valéry Larbaud
Les femmes
Les femmes sont les êtres qui nous complètent, qui complètent nos pulsions de désir, d’amour et de tendresse.
Georges Moustaki
Des essais timides
Qu’importe de quoi parlent les lèvres, lorsqu’on écoute les cœurs se répondre ? Quelle douceur infinie dans les premiers regards près d’une femme qui vous attire ! D’abord il semble que tout ce qu’on dit en présence l’un de l’autre soit comme des essais timides, comme de légères épreuves ; bientôt naît une joie étrange ; on sent qu’on a frappé un écho ; on s’anime d’une double vie. Quel toucher ! quelle approche !
Alfred de Musset
Théorie de l’ego
L’un de vous a-t-il jamais songé que c’est au moment précis où la notion d’âme s’essoufflait que Freud nous a brandi sa théorie de l’ego ? Quel sens de l’à-propos ! Où a-t-il trouvé le temps de réfléchir ce vieux fou irresponsable ?
Annie Barrows
Une impression de liberté
Quand nous lisons ces petites histoires à propos de rien, nous sentons notre horizon s’élargir, notre âme atteindre une étonnante impression de liberté.
Virginia Woolf